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Propagande : substantif féminin définit par une action psychologique qui met en œuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision.

Le monde de la finance et des affaires regorge de ce genre d’actions plus ou moins visibles.

Le secteur de l’immobilier est certainement celui qui en use le plus.

Prenons un exemple facile à comprendre avec ceci : article de presse

Le titre : fabriquer de l’objectivité avec de la subjectivité ?!

Rappelons tout de même que c’est un sondage d’opinion qui nous apprend que près de la moitié des locataires ont du mal à payer leur loyer.
En gros, on a presque demandé à des locataires si leur loyer n’est pas trop cher !
Une moitié ont tout de même répondu : « non, ça va ! ».
Par ailleurs, vous n’aviez peut-être pas remarqué que depuis quelques années, les sondages d’opinion étaient devenus des « baromètres ». C’est le terme employé ici par l’auteur.
Quelle différence me direz-vous ?
Et bien, juste qu’un baromètre nous donne la mesure d’un paramètre physique bien réel, la pression, tandis qu’un sondage nous donne une opinion, donc quelque chose de subjectif.
Les titres sont par essence des raccourcis bien pratiques pour faire passer son idée.

1er paragraphe : comparer l’incomparable !

L’auteur parlant des locataires : « En moyenne, ces derniers doivent consacrer près de 520euro(s) (hors charges) pour se loger. Un taux d’effort supérieur à celui des propriétaires.  »
D’abord ici, la deuxième phrase n’en est pas une. Elle n’a pas de verbe.
Mais comme ça renforce l’idée que le propriétaire est dans une position supérieure à celle du locataire, on peut bien s’autoriser une petite faute de français.
Surtout quand la phrase suivante vient étayer le discours de l’auteur avec les chiffres « qui vont bien » : 35% contre 15%. Ainsi, on a l’impression qu’être propriétaire coûte en moyenne 223 €/mois (520 €/mois × 15 / 35).
L’explication sur ces différences de taux de 35% et 15% est pourtant simple : les propriétaires gagnent en moyenne mieux leur vie que les locataires. C’est d’ailleurs généralement grâce à cela qu’ils sont devenus propriétaires. Vu que 92% des français désirent être propriétaires, 92% de ce qui en ont les moyens le deviennent. Et comme on ne nous donne pas cet écart de revenu entre propriétaire et locataire, il est impossible d’en déduire l’effort réellement consenti indépendamment du fait d’être l’un ou l’autre.
Il est encore plus difficile d’en déduire quelle option (location ou achat) est la plus intéressante.
Et vous ? Vous en aviez déduit quelque chose ?

2ème paragraphe : l’amalgame douteux !

Après avoir longuement noyé le poisson sur « le principal fardeau » des français, le logement, l’auteur nous remet un peu les idéeS en place en nous donnant les chiffres bruts. Les propriétaires dépensent plus pour se loger que les locataires (780 €/mois contre 520 €/mois).
Cependant, l’auteur anéantie juste après sa belle neutralité en précisant que ces 780 €/mois sont dépensés par les propriétaires « pour rembourser leur emprunt immobilier ».
Ainsi, on n’a plus qu’à en déduire que rembourser un crédit ne coûte en moyenne que 260 €/mois de plus que le paiement d’un loyer (780 € – 520 € = 260 €) ;
ou encore qu’il suffit de rajouter 50% à son loyer pour devenir propriétaire (260 € / 520 € = 50%)
et surtout en déduire qu’une fois son emprunt remboursé, le propriétaire n’a plus de dépenses pour se loger.
Hélas non, car les 780 €/mois sont pour tous les propriétaires dans leur ensemble. Ceux qui remboursent un emprunt, ainsi que la majorité qui ont déjà remboursés leur emprunt.

3ème paragraphe : la corde sensible !

Pour achever d’impressionner le lecteur, il faut jouer sur sa peur du locataire. Celle de rester ou redevenir locataire.
L’auteur use ici des ressorts les plus sordides en nous renvoyant à nos peurs modernes :

menace sur « le budget consacré aux loisirs »
et sur « les dépenses de santé » du locataire.

 

Le mobile du forfait : la cupidité ?!

Qui aurait intérêt à ce qu’un maximum de gens veuillent être propriétaires ?
Réponse : a priori tous ceux qui vendent des biens immobiliers et les prêts qui permettent de les acheter, soit tous les syndicats, lobbies et organisations qui fédèrent la profession et les banques.

Les médias : la stupidité, j’espère !

Maintenant, par quel miracle ce genre d’article non signé, publié par une petite agence de presse internet est repris comme par effet de ricoché dans de nombreux médias, je ne sais pas.
J’hésite entre la stupidité ou la cupidité !

Le remède : réfléchir par soi-même

Pour conclure, s’il vous reste quelques doutes sur les avantages d’être propriétaire de son logement, venez nous rendre visite ici : Acheter ou louer ?