Depuis hier, Moody’s, la fameuse agence de notation américaine (une des trois grandes) démarre les hostilités.
Et concernant la France, ça démarre très fort !

Hier mardi, elle dégrade de 3 crans la note du Crédit Immobilier de France (CIF) : de A1 à Baa1.
C’est une mauvaise nouvelle pour cette honorable institution qui assure le financement de prêts immobiliers de nombreux français.
D’autant plus que l’argent qu’elle prête, elle le trouve d’abord sur les marchés financiers.
Moody’s nous dit même que si la situation n’évolue pas, la Banque Centrale Européenne (BCE) devra lui fournir des liquidités pour passer octobre.

Crédit Immobilier de France, c’est pas espagnol, ça… ?!!!

Par ailleurs, l’agence affirme aussi que si l’État français ne met pas la main à la poche, c’est de 9 crans que la note pourrait chuter.
Soit la mort clinique du fameux établissement de prêts immobiliers.
Là, c’est plutôt une mauvaise nouvelle pour le contribuable.

Mais ce n’est pas tout, car si le Crédit Immobilier de France emprunte à des taux plus élevés, il va en conséquence prêter à des taux plus élevés.

Ce qui réduira les capacités financières des emprunteurs, donc leur budget et au final poussera les prix de l’immobilier vers le bas.
Là, c’est au tour des propriétaires d’encaisser la mauvaise nouvelle.

Bien sûr, je sais bien qu’il n’y a pas que le Crédit Immobilier de France qui prête dans ce pays !
Certes !

Mais hélas, nos grandes banques sont les intéressés suivants.
Moody’s nous fait remarquer que le relèvement du plafond du Livret A n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde.

En tout cas, ce n’en est pas une pour nos banques car ce qui est placé sur le Livret A n’est pas placé dans les banques, mais à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Ce sera autant d’argent en moins chez nos banquiers qui seront d’autant plus fragilisés face aux marchés financiers.
D’après Moody’s les plus exposés seraient la Banque Populaire – Caisse d’Épargne (BPCE), le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel.

Le problème toucherait aussi La Banque Postale a qui l’État voudrait bien voir adosser le Crédit Immobilier de France pour le sauver.
Cependant, depuis des semaines, La Banque Postale est silencieuse sur la question.

Et cela n’a pas échappé à Moody’s.
Il faut dire que La Banque Postale a déjà du pain sur la planche avec la reprise des activités de financement aux collectivités de Dexia qui ne serait tarder.
Dexia, espagnol ?!!!

Enfin, si vous pensiez que les plus modestes seraient épargnés par ce fiasco, il n’en sera rien.
Le Crédit Immobilier de France finance tous ans les acquisitions d’environ 400.000 logements de particuliers et surtout la construction de nombreux nouveaux HLM.
PS : je n’ai rien contre l’Espagne, mais ces dernières semaines, on nous a tellement vanter le système financier français et tellement enfoncé celui espagnol, qu’à présent j’ai l’impression que Moody’s nous parle de l’Espagne.
Mais non, ça n’arrive pas qu’au autre !