Ce lundi là, après une semaine de dégringolade, les marchés rebondissent violemment, +10% en moyenne, à l’annonce du sauvetage de la Grèce et par la même occasion de l’Euro, avec 750 md€ qui sortent du chapeau !

Quel rapport avec les trente glorieuses, dont on situerait la fin plutôt vers 1979 ?

Réponse : l’opinion publique vient de réaliser notre fragilité et de de comprendre que rien ne sera plus comme avant.

En effet, jusqu’à cet instant, on a continué en espérant vainement le retour des trente glorieuses :

  • des actifs en nombre pour payer quelques courtes retraites,
  • le monde occidental écrasant le reste du monde, par sa maîtrise des technologies,
  • l’énergie et les matières premières bon marché,
  • une croissance illimitée,
  • les devises indexées sur les réserves en or,
  • un ennemi commun facilement identifiable derrière son rideau de fer,
  • des progrès sociaux indéniables,
  • des médias plus ou moins sous contrôle,
  • et un absent de taille : internet.

Depuis 1979, on a fait comme d’habitude alors que ce n’était plus comme d’habitude. Résultat, on se réveille tous un lundi matin en réalisant :

  • qu’on doit des milliers de milliards de $ au chinois,
  • qu’on va travailler jusqu’à 65 ans pour une retraite modeste payée par nos enfants qui se font plus rares,
  • et encore, si on a la chance de bénéficier d’un emploi,
  • que l’euro pourrait disparaître,
  • qu’on a fini de consommer les 30 glorieuses.

Dans le fond, la vraie bonne nouvelle qui a fait rebondir les marchés n’est pas le sauvetage de la Grèce ou de l’euro, mais la réelle prise en compte de nos difficultés par nos dirigeants, donc par nous.