Généralement, on s’attend à ce que les actions des pouvoirs publics complètent celles du privé. Hélas, si l’objectif est le même, c’est plutôt une concurrence qui s’installe entre eux. Et concernant le projet du Grand Paris, je crains qu’il ne soit en compétition directe avec les nouveaux modes de déplacement qui sont en train d’émerger grâce à la révolution numérique actuelle.

Le « Grand Paris » est un projet d’aménagement urbain et tout particulièrement de transport en commun autour de Paris. En chiffres, ce sont 200 km de lignes de transport et 68 nouvelles gares à construire entre 2020 et 2030, pour un coût pharaonique actuellement chiffré à 25 à 35 milliards d’euros suivant ce qu’on met dans la facture. Et bien sûr, comme d’habitude, nous savons par avance que ce devis sera largement dépassé.

Ce projet, c’est l’action publique, la vision de nos dirigeants et de nos bureaux d’études dépendants et complaisants. C’est aussi l’argent des contribuables. Et pour ceux qui aiment raisonner sans argent, c’est la sueur de milliers de travailleurs qui vont bâtir tout ça et qui pendant ce temps, ne travailleront pas dans d’autres domaines utiles à notre société.

 

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En même temps que ce beau projet prend son envol, il n’a échappé à personne que des centaines de milliards sont investis à travers le monde, pour nous affranchir des modes de transport actuels.

Le premier bouleversement en cours, se sont des entreprises comme Uber et Blablacar qui nous l’amènent en nous permettant de partager nos véhicules et surtout d’optimiser ce partage grâce à des algorithmes qui mettent en balance tous les aspects du déplacement : coût, durée, confort… Afin de déterminer les trajets et les horaires, les plus opportuns, mais aussi de les corriger en temps réel en fonction des positions effectives des automobiles et de l’état du trafic sur les trajets possibles.

La seconde avancée, c’est plutôt Ebay ou Airbnb qui nous la montre en sécurisant autant que possible, la transaction commerciale entre particulier.

Enfin, cerise sur le gâteau ! L’ensemble des grands groupes automobiles, Tesla en tête, travaillent sur la voiture sans chauffeur afin de supprimer et ce maillon faible du transport : l’être humain. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, en France, depuis 2015, nous sommes susceptibles de croiser des voitures circulant en « pilotage automatique » et à Singapour, l’arrivée des véhicules autonomes est prévues dès 2018.

By Dllu (Own work) [CC BY-SA 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

Ainsi, si vous pensez que Blablacar n’est lait que pour les radins ou les cas sociaux, si vous estimez qu’Uber, ce ne sont que des taxis moins chers qui nous conduisent notre monde à la casse sociale, si vous jugez qu’il vaut mieux mettre en location son appartement sur leboncoin plutôt que part Airbnb, si vous comptez toujours prendre les transports en commun dans 10 ans, alors vous pensez comme nos dirigeants.

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By Michael Shick (Own work) [CC BY-SA 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

De mon côté, une petite voiture sans chauffeur que j’aurais commandée la veille en ligne, passera me prendre à l’heure prévue devant mon domicile m’amènera jusqu’à mon bureau à La Défense ou vers mon rendez-vous, dans un autre lieu. Enfin ça, ce sera les jours où je ne télé-travaillerai pas. Bien sûr, cette automobile fera de légers détours, afin de charger et décharger d’autres passagers et j’aurais parfois à réaliser un changement de véhicule en cours de voyage, sans pour autant subir d’attente. Cependant, je pourrai aussi choisir de ne pas changer ou partager mon véhicule, moyennant un tarif plus élevé.

 

 

Bien entendu, vous pouvez vous montrer septique face à une telle révolution, cependant, n’oubliez pas que l’argent investi dans ces technologies est celui de vraies personnes, à défaut d’argent publique géré par des fonctionnaires. Et quand on utilise son propre argent, on se montre généralement plus attentif qu’avec l’argent ne nous appartient pas.

Bien sûr, vous pouvez aussi vous dire que 10 ans, c’est trop court. Pour ma part, je parie que bien au contraire, la réalisation des transports en communs du « Grand Paris » n’ira pas à son terme.

Et même si on prend un peu de retard à cause de nos lobbies français (taxis, syndicats des transports… ) nous y viendront bon gré mal gré, en constatant ce qui est en train de se passer chez nos voisins.

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By Methem (Mikko J. Putkonen) (Own work) [CC BY 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0)], via Wikimedia Commons

Enfin, vous pouvez espérer que le métro, le RER et les bus vont compléter les autres modes de transport. Personnellement, je n’y crois pas une seconde. La loi du marché l’emporte toujours, en déplaise à nos énarques qui tenterait de la contrarier. Dans un monde libéral, il n’y a jamais qu’un gagnant !
… Jusqu’à ce qu’un nouveau challenger apparaisse (fort heureusement).

Si vous avez d’autres exemples d’investissements ou d’orientations politiques inutiles, n’hésitez pas à m’en faire part dans vos commentaires, ci-dessous.
Je suis un grand fan du sujet ;-)